"Avec Soeur Faustine Kowalska, le grand message de confiance en la Miséricorde Divine traverse les souffrances du XXe siècle pour arriver jusqu'aux chrétiens du nouveau millénaire". C'est par ces paroles que Jean-Paul II a ouvert la cérémonie solennelle de canonisation de la religieuse polonaise, le 30 avril 2000. Mais qui est sœur Faustine et quel est ce grand message de confiance en la Miséricorde Divine qu’elle a reçu ?
Hélène Kowalska est née en Pologne dans le village de Glogowice, le 25 août 1905. C'est la troisième de 10 enfants d'une famille pauvre et pieuse. Dès l'enfance, Hélène se distingue par son goût pour la prière, son obéissance et une grande sensibilité à la misère humaine.
Elle ne fréquente l'école que trois ans, puis à l'âge de 14 ans, elle s'engage comme servante pour subvenir aux besoins matériels de sa famille.
Dès l'âge de 7 ans, elle entend l'appel à la vocation religieuse et, à 15 ans, elle manifeste à ses parents son désir d’entrer au couvent, mais ceux-ci s'y opposent. Elle essaye alors d'étouffer cet appel pressant par des divertissements mais n'en retire aucune satisfaction. Cependant, exhortée par la vision du Christ souffrant alors qu'elle est au bal avec sa sœur, elle part pour Varsovie. Elle se confie à la Sainte Vierge qui la guide et la protège durant toute cette période préliminaire à son entrée au couvent.
Enfin, le 1er août 1925, âgée de 20 ans, elle entre chez les religieuses de Notre Dame de la Miséricorde à Varsovie dont la vocation est l'assistance morale et matérielle aux jeunes filles abandonnées. Elle y vivra 13 ans, dans différentes maisons, sous le nom de sœur Marie Faustine du Très Saint Sacrement et aura diverses fonctions : cuisinière, jardinière, vendeuse de boulangerie et enfin portière.
Une date importante
Le Christ miséricordieux lui apparaît pour la première fois dans sa cellule le 22 février 1931. Il lui demande de peindre un tableau le représentant : "Peins un tableau de ce que tu vois, avec l'inscription : Jésus, j'ai confiance en Toi. Je désire qu'on honore cette image, d'abord dans votre chapelle, puis, dans le monde entier."
Au cours de visions successives, il lui fait connaître le mystère profond de la miséricorde divine qui est amour et compassion de Dieu pour tout homme. "Ma fille, les flammes de ma Miséricorde me consument, lui dit-il. Je désire les déverser dans les cœurs humains." Notons que sœur Faustine a vu " le Fils comme Dieu miséricordieux, le contemplant cependant non pas tant sur la croix que dans sa condition ultérieure de ressuscité dans la gloire. C’est pourquoi elle a relié sa mystique de la miséricorde au mystère de Pâques où le Christ se présente victorieux du péché et de la mort. (cf Jean 20, 19-23)"
Faustine méditera longuement sur cet amour infini de Dieu. La contemplation de la passion du Seigneur lui permet de mieux le connaître, notamment dans son amour miséricordieux pour chaque être humain. Elle considère ce mystère dans la Parole de Dieu, dans l’Eglise, dans les Sacrements, en particulier ceux de la réconciliation et de l'Eucharistie. Et elle comprend que tout ce dont l'homme dispose, à commencer par son existence et jusqu'à la moindre des grâces, lui vient de la miséricorde de Dieu. Cette compréhension n’est pas le fruit de beaucoup d'études ou de recherches, mais de moyens très ordinaires et donnés à tous : l'écoute de la Parole de Dieu, la méditation du Rosaire et du chemin de croix, les retraites et les conférences auxquelles elle assiste. Néanmoins, sa contemplation ne se réduit pas à ces heures réservées pour la prière ou la méditation car elle a une vie très active dans son monastère. Au contraire, au milieu des activités, elle garde toujours au cœur le désir constant d'être unie au Christ Miséricordieux. La connaissance et la contemplation du mystère de la Miséricorde Divine développent chez elle une attitude de confiance d’enfant face à Dieu et de miséricorde envers les autres "O mon Jésus, chacun de tes saints reflète en sa personne l’une de tes vertus, moi, je désire refléter ton Cœur compatissant et plein de miséricorde, je veux le glorifier. Que ta miséricorde, O Jésus, soit imprimée dans mon cœur et dans mon âme, tel un sceau, ce sera là mon emblème en cette vie et en l’autre. " Dans sa vie spirituelle, elle se distingue également par son amour de l’Eucharistie et par sa dévotion profonde pour Notre Dame de la Miséricorde. En effet, la Vierge Marie lui apparaît de nombreuses fois, tout au long de sa vie de religieuse. Faustine la choisit comme modèle et maîtresse de sa vie intérieure. En outre, la Vierge Marie la prépare et l'encourage dans sa mission d'apôtre de la Divine Miséricorde. "Moi j'ai donné au monde le Sauveur. Toi, tu dois lui parler de son infinie miséricorde et préparer son second avènement…"
Ces années passées au couvent ont abondé en grâces extraordinaires : révélations, visions du Christ, de la Vierge Marie, des anges, des saints, des âmes au Purgatoire, stigmates cachés, participation à la Passion du Seigneur, don de bilocation, de pénétrer le cœur des autres, de la prophétie, … Cependant, Sœur Faustine a conscience que la sainteté consiste en une étroite union de sa volonté avec celle de Dieu, de la pratique des vertus unie à la dévotion à la Divine Miséricorde.
La mission de Sœur Marie Faustine
Les visions ne sont pas une fin en soi, mais sont souvent au commencement d'une mission. En effet, Sœur Marie Faustine du Très Saint Sacrement a été élue par le Christ secrétaire et apôtre de sa miséricorde pour transmettre au monde entier son grand message. " Dans l’Ancien Testament, j’ai envoyé à mon peuple des prophètes et avec eux la foudre. Aujourd’hui, je t’envoie vers toute l’humanité avec ma miséricorde. Je ne veux pas punir l’humanité endolorie, mais je désire la guérir en l’étreignant sur mon cœur miséricordieux. " "Tu es la secrétaire de ma miséricorde, je t'ai choisie pour cette fonction dans cette vie et dans la vie future (…) pour faire connaître aux âmes la grande miséricorde que j'ai envers elles, et les exhorter à la confiance en l'abîme de ma miséricorde."
Sa mission est triple. Elle consiste à :
rappeler au monde entier la vérité révélée dans la Parole de Dieu sur l’amour miséricordieux de Dieu pour tout homme.
implorer la Miséricorde Divine pour le monde entier et en particulier pour les pécheurs notamment en pratiquant de nouvelles formes du culte de la Miséricorde Divine (appelée également dévotion à la Miséricorde Divine) qui lui a été enseignée directement par le Christ. Cette dévotion consiste à prier devant le tableau du Christ Miséricordieux qui comporte l’inscription " Jésus, j’ai confiance en toi ", à célébrer la fête de la Miséricorde Divine le premier dimanche après Pâques, à prier le chapelet à la Miséricorde Divine ainsi que l’Heure de la Miséricorde (à 15 h) et à propager cet enseignement. Le Christ a lié ces formes du culte à de grandes promesses à condition d’avoir confiance en Dieu et de pratiquer un amour actif envers le prochain.
inspirer un grand mouvement d’apôtres de la Miséricorde Divine chargé de prier et de propager la Miséricorde Divine dans le monde entier en suivant les enseignements que le Christ lui a donné et en tendant à la perfection selon la voie montrée par elle.
A la demande expresse de Jésus, elle écrira régulièrement dans le "Petit Journal", ses entretiens avec le Christ et la Vierge Marie, ainsi que le contenu de sa vie spirituelle. "Ton devoir est d'écrire tout ce que je te fais connaître à propos de ma miséricorde au profit des âmes qui en lisant ces écrits seront consolées et auront le courage de s'approcher de moi. Je désire donc que tu consacres tous tes moments libres à écrire." Elle nous transmet ainsi les cinq formes de la dévotion à la Divine Miséricorde, et l'exhortation du Christ à croire et à faire confiance en son infinie miséricorde. Il lui annonce : " J’aime particulièrement la Pologne, et si elle obéit à ma volonté, je l’élèverai en puissance et en sainteté. D’elle sortira l’étincelle qui préparera le monde à mon ultime venue "
Ravagée par la maladie et par de nombreuses souffrances qu’elle a offertes en sacrifice pour les pécheurs, elle meurt le 5 octobre 1938 à l'âge de 33 ans. Très rapidement, la sainteté de sa vie se manifeste par les grâces obtenues par son intercession et par la propagation de la dévotion à la Miséricorde Divine. " Dès lors, à partir de Cracovie, cette dévotion entra dans le grand cercle des événements à dimension mondiale. " écrit Jean Paul II dans son livre " Levez-vous, Allons ! " Il évoque également dans " Mémoire et Identité " l’apport extraordinaire du message du Christ à Faustine dans sa vie et notamment son ministère. C’est ainsi que l’encyclique Dives in Misericordia, fruit de son expérience pastorale en Pologne, et particulièrement à Cracovie est imprégnée du message de sœur Faustine. Il souligne notamment que la " miséricorde divine relève l’homme de ses " chutes abyssales " " et que son amour " est plus puissant que la mort, que le péché, que tout mal ".
Le 30 avril 2000, devant la foule qui emplissait la place Saint-Pierre, le Pape Jean Paul II canonise la Bienheureuse Marie Faustine et reconnaît officiellement la fête de la Miséricorde Divine. Il met ainsi le troisième millénaire sous le signe de la miséricorde.
Et en août 2002, il confie solennellement le monde à la Divine Miséricorde, lors de la consécration du sanctuaire de Cracovie-Lagiewniki, il déclare : " C’est pourquoi aujourd’hui dans ce sanctuaire, je veux confier solennellement le monde à la Divine Miséricorde. Je le fais avec le désir que le message de l’amour miséricordieux de Dieu, proclamé ici à travers sainte Faustine, atteigne tous les habitants de la terre et remplisse leur cœur d’espérance. Que ce message se diffuse de ce lieu dans toute notre patrie bien-aimée et dans le monde. Que s’accomplisse la promesse solide du Seigneur Jésus ; c’est d’ici que doit jaillir " l’étincelle qui préparera le monde à sa venue ultime ". Il faut allumer cette étincelle de la grâce de Dieu. Il faut transmettre au monde ce feu de la miséricorde. "
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